Cette fois, «Edvige» est bien morte
Le gouvernement a publié au Journal officiel d'aujourd'hui, jeudi 20 novembre, le décret portant retrait de celui du 27 juin, qui avait créé le fichier Edvige. Ce retrait intervient trois semaines après l'ordonnance du juge des référés du Conseil d'État qui avait refusé de suspendre le décret, considérant qu'il n'y avait «pas d'urgence» à le suspendre puisque le gouvernement s'était engagé à procéder à ce retrait. Pour rappel, devant le juge, le gouvernement avait soutenu que ce retrait devait intervenir «de façon imminente» (lire article du 29 octobre). Trois semaines après: il était temps, diront certains. On attend à présent la publication du décret créant le fichier EDVIRSP, qui doit remplacer Edvige et est actuellement examiné par la Cnil.
Le retrait d'Edvige est «une première victoire qui n'altère pas notre vigilance», a commenté dans un communiqué Hussein Bourgi, président du Collectif contre l'homophobie, une des associations du collectif Non à Edvige, qui s'était mobilisé durant l'été. «Le gouvernement a déjà annoncé sa volonté de remplacer ce fichier par une version remaniée dont nous contestons certaines rubriques. Nous attendons avec intérêt la publication du décret créant ce nouvel outil pour l'attaquer, en cas de besoin, devant les juridictions compétentes», a -t-il averti.
SOS homophobie, association qui est membre depuis octobre du groupe hebdomadaire de travail sur les fichiers de police et de gendarmerie (réuni par le Ministère de l'Intérieur), y a soutenu le projet de retrait. Elle rappelle que «EDVIRSP exclut désormais le recueil de données controversées, notamment l'orientation sexuelle» et assure qu'elle restera vigilante à ce sujet.
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par Stéphane Garneri
Info du 20 novembre 2008